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Deux chercheuses emprisonnées en Iran, dont la Française Fariba Adelkhah, commencent une grève de la faim

L’universitaire de Sciences Po, accusée par les autorités d’espionnage, et l’Australienne Kylie Moore-Gilbert ont arrêté de manger depuis le 24 décembre.

Le Monde

Publié le 26 décembre 2019 à 11h08, modifié le 27 décembre 2019 à 00h48

Temps de Lecture 2 min.

Fariba Adelkhah, à gauche, et Kylie Moore-Gilbert.

Deux chercheuses emprisonnées en Iran depuis plusieurs mois, la Franco-Irannienne Fariba Adelkhah et l’Australienne Kylie Moore-Gilbert, ont débuté, mardi 24 décembre, une grève de la faim. Par une lettre qui a pu sortir de leur prison d’Evin à Téhéran, elles ont fait savoir qu’elles commençaient « une grève de la faim commune au nom de la liberté académique » :

« Nous allons mener cette grève au nom de tous les chercheurs et universitaires en Iran et au Moyen-Orient qui, comme nous, ont été injustement emprisonnés sur des accusations fabriquées alors qu’ils ne faisaient que leur travail. »

Elles précisent dans leur lettre avoir été l’objet de « torture psychologique » ainsi que de « nombreuses violations de nos droits humains ». « En ce réveillon de Noël, nous vous demandons de nous rejoindre, le temps d’une journée, dans notre privation d’eau et de nourriture afin d’exprimer votre solidarité avec nous, alors que nous allons poursuivre notre grève après Noël », ajoutent-elles.

Deux chercheuses spécialistes de la région

Le Centre de recherches internationales (CERI) de Sciences Po a exprimé sa « solidarité » avec sa chercheuse. Fariba Adelkhah, anthropologue spécialiste du chiisme et directrice de recherche au CERI, est détenue en Iran depuis juin par les gardiens de la révolution sous des accusations d’espionnage. Téhéran ne reconnaît pas sa binationalité et la considère simplement comme une citoyenne iranienne.

L’Australienne Kylie Moore-Gilbert est elle chercheuse au Centre d’études sur l’islam de l’université de Melbourne. Arrêtée en septembre 2018, elle a depuis été jugée et condamnée à dix ans de prison, probablement pour espionnage. Elle a écrit sur les révolutions et les mouvements de protestations au Moyen-Orient, notamment à propos des printemps arabes.

Un autre chercheur français arrêté, sa situation inconnue

L’arrestation de Fariba Adelkhah avait été concomitante, en juin, de celle de son collègue Roland Marchal, spécialiste de la Corne de l’Afrique. L’interpellation de ce dernier avait été connue seulement en octobre, déclenchant une vague d’indignation et une importante mobilisation de soutiens dans le milieu de la recherche. Sciences Po avait alors qualifié leur arrestation d’« arbitraire, de scandaleuse et de révoltante ».

« Fariba Adelkhah et Roland Marchal sont des prisonniers scientifiques, avait assuré l’ancien directeur du CERI-Sciences Po, Jean-François Bayart. Arrêtés sur la base de leur qualité de chercheurs et de leurs travaux, lesquels sont accessibles au public dans leur intégralité, et placés en détention pour des raisons qui n’ont rien à voir avec leur activité professionnelle mais tout à faire avec des objectifs extrascientifiques d’ordre politique ou géopolitique auxquels ils sont complètement étrangers ». Pour l’instant, la situation de Roland Marchal quant à cette grève de la faim n’est pas connue.

Le 11 décembre, Téhéran avait rejeté l’appel d’Emmanuel Macron, la veille, à libérer les deux chercheurs français, jugeant leur enfermement « intolérable ». La République islamique avait, en octobre, qualifié les demandes de la diplomatie française d’« ingérence dans [ses] affaires intérieures ».

Mise à jour le 26 décembre à 15 heures : sans certitude concernant les modalités exactes de la grève entamée par les chercheuses, nous avons retiré la mention « grève de la soif ».

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