Menu
Libération

La chercheuse Fariba Adelkhah n’est plus accusée d’espionnage par Téhéran

par Pierre Alonso
publié le 7 janvier 2020 à 19h51

Détenue depuis plus de six mois en Iran, la chercheuse franco-iranienne Fariba Adelkhah n'est plus poursuivie pour espionnage. Son avocat iranien l'a annoncé mardi matin et Jean-François Bayart, universitaire et membre actif de son groupe de soutien, l'a confirmé à Libération.

C'est la première fois qu'une bonne nouvelle intervient dans ce dossier. Arrêtée en juin par les Gardiens de la révolution, l'anthropologue a passé des mois à l'isolement, seulement interrompu par des interrogatoires parfois «intenses», selon ses soutiens. «Ce n'est pas un retournement lié à l'assassinat de Soleimani [le plus puissant général des Gardiens de la révolution, tué vendredi à Bagdad par les Etats-Unis, ndlr]. Sa situation judiciaire a beaucoup évolué ces derniers temps. Lorsque les chefs d'accusation lui ont été signifiés formellement il y a une dizaine de jours, il était prévu qu'à l'issue d'un délai de dix jours la justice statuerait», précise Jean-François Bayart.

Son avocat, Saïd Dehghan, a précisé à l'AFP qu'Adelkhah était toujours poursuivie pour «propagande contre le système» politique iranien et «complot contre la sûreté nationale». Il y a quelques jours, Fariba Adelkhah a été transférée dans le quartier des femmes d'un établissement où sont embastillés les prisonniers politiques en Iran. Ses conditions de détention sont moins rudes, la chercheuse a pu s'entretenir avec ses proches. Mais son état de santé reste préoccupant, en raison de la grève de la faim qu'elle a entamée fin décembre. «Fariba est très combative, témoigne Bayart. Mon intuition est qu'elle ne la suspendra pas tant que son innocence et celle de Roland Marchal [un chercheur lui aussi détenu depuis juin] ne seront pas reconnues. Fariba est sur une position de défense de la liberté scientifique et de récusation absolue des accusations portées contre elle, alors qu'elle n'a fait que son métier.» Dans la soirée, Emmanuel Macron a demandé la libération «sans délai» des deux chercheurs.

Pour aller plus loin :

Dans la même rubrique