France : sommes-nous condamnés au chômage de masse ? / Le Monde de Donald Trump : stop ou encore ?

France : sommes-nous condamnés au chômage de masse ?  // Le Monde de Donald Trump : stop ou encore ? (Trump à Orlando en Floride le 18 juin 2019) ©Radio France - Philippe Huguen / Mandel Ngan
France : sommes-nous condamnés au chômage de masse ? // Le Monde de Donald Trump : stop ou encore ? (Trump à Orlando en Floride le 18 juin 2019) ©Radio France - Philippe Huguen / Mandel Ngan
France : sommes-nous condamnés au chômage de masse ? // Le Monde de Donald Trump : stop ou encore ? (Trump à Orlando en Floride le 18 juin 2019) ©Radio France - Philippe Huguen / Mandel Ngan
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Analyse politique et géopolitique de la semaine avec le professeur de relations internationales Bertrand Badie, la philosophe Monique Canto-Sperber, la journaliste du Monde Sylvie Kauffmann et le politologue Dominique Reynié.

Avec

Première partie : France : sommes-nous condamnés au chômage de masse ?

Vendredi dernier, 21 juin , en plus de fêter l’été et la musique, il y avait eu une autre bonne nouvelle : L’INSEE prévoyait une nouvelle réduction du chômage : à la fin de l'année celui-ci devrait tomber à 8,3% contre 8,8% soit 241 000 nouveaux emplois en 2019.  Pas mal…même si le taux de chômage dans la zone euro était à 7,8% dans les derniers baromètres, ce qui continuait de faire de la France un élève médiocre en matière d’emploi,le taux de chômage le plus faible ayant été enregistré en Allemagne (3,1%) , le taux le plus élevé en Grèce (18%). 

Il y avait donc toujours ce mystère français : comme une fatalité du chômage hexagonal alors même que des entreprises qui voulaient recruter n’y parvenaient pas : près d’une entreprise sur deux dans les services, plus d’une sur deux dans l’industrie et deux sur trois dans le bâtiment et on avait même entendu cette semaine les restaurateurs d’Avignon lancer une cri d’alarme parce qu’ils ne trouvaient pas les bras nécessaires dans les cafés et les restaurants, en prévision du Festival. Difficulté à trouver les bonnes recrues en France disaient les employeurs, évoquant aussi comme freins à l’embauche le coût du travail dans notre pays, le niveau des salaires, la situation économique –toujours fragile-  et les règlementations dont le coût du licenciement. Les Français qui présentaient un autre handicap : ils n’étaient pas très mobiles, peu enclins à changer de région pour trouver un emploi. Sans oublier l’argument récurrent : notre système d’assurances chômage était trop confortable et n’incitait pas suffisamment au retour à l’emploi ! 

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C’est dans ce contexte qu’était intervenu cette semaine ce qu’un journal avait appelé le traitement de choc du Dr Macron, destiné à la fois à faire baisser le chômage mais aussi à économiser 3, 4 milliards d’euros en 3 ans sur les comptes de l’unedic : mesures principales : -Un bonus malus sur les contrats courts dont usaient et abusaient certains secteurs en France avec les fameux contrats « d’usage » -Le changement des règles d’accès à l’indemnisation : demain il serait nécessaire d’avoir travaillé au moins 6 mois au lieu de 4 pour y avoir droit, -Quant aux cadres, ils verraient décroitre de 30% leur indemnisation au bout de 6 mois dès lors que leur salaire d’origine s’élevait à  plus de 4500 euros brut par mois. Bref une nouvelle réforme pour envoyer le message que l’élan du changement se poursuivait en France mais qui dérangeait beaucoup de monde : syndicats de salariés / de patrons/  tous les partis d’opposition dénonçant un projet à la fois injuste et hors sujet !

Deuxième partie : Le Monde de Donald Trump : stop ou encore ?

Saviez-vous que dans la nuit de jeudi à vendredi, tandis que vous dormiez paisiblement, on avait peut-être frôlé le déclenchement d’une guerre aux répercussions massives ? Le président américain, Donald Trump, aurait approuvé une opération militaire devant cibler des installations iraniennes en mer d’Oman, avant de se raviser et d’annuler les frappes au dernier moment, avait écrit le New York Times, vendredi 21 juin. Aucun missile n’avait donc finalement été tiré, et l’opération avait été annulée, à 19 h 30, heure de Washington (1 h 30 du matin, à Paris). La Maison Blanche et le Pentagone avaient ensuite refusé de commenter l’information. Ce « climax » de tensions faisait suite à l’affaire dite du drone : toujours cette semaine, Jeudi, l’Iran avait abattu un drone américain se trouvant, selon Téhéran, dans son espace aérien, près du détroit d’Ormuz, ce que contestaient les Etats-Unis. L’affaire du drone faisant elle-même suite à l’affaire dite des tankers : jeudi 13 juin, le Kokuka Courageous, un navire japonais transportant du méthanol, avait essuyé des tirs en mer d'Oman près du stratégique détroit d'Ormuz, tout comme un autre pétrolier transportant du naphta, le Front Altair, propriété d'un armateur chypriote d'origine norvégienne. 

Ces attaques n'avaient pas été revendiquées. Mais Donald Trump en était sûr : derrière ces attaques il y avait…. l'Iran. Et de citer des preuves, des  « mine-ventouse » "semblables à celles utilisées par l’Iran". Voilà qui rappelait bien sûr à certains  les fausses preuves irréfutables des armes de destruction massive irakiennes dont l’existence avait été avancée pour justifier l’invasion de 2003, mais dont Washington n’avait jamais trouvé la trace. Tandis que d’autres voyaient surtout l’habituelle méthode trumpienne en matière de politique étrangère : mettre la pression brutalement puis négocier, comme on l’avait vu faire avec la Corée du Nord.

En attendant, il était difficile de se dire que cette politique du chaos pouvait encore durer des mois, voire des années puisque cette semaine, pour couronner le tout, on avait aussi eu droit au meeting confirmant l’entrée en campagne de Trump pour un second mandat. Il devenait difficile de dormir sur ses deux oreilles.

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