Israël : "dernière chance" pour Benjamin Netanyahu ?

Discours de Benjamin Netanyahu devant le portrait de Golda Meir, hier au mont Herzl, la colline à l’ouest de Jérusalem qui abrite le cimetière national d'Israël. ©AFP - MENAHEM KAHANA
Discours de Benjamin Netanyahu devant le portrait de Golda Meir, hier au mont Herzl, la colline à l’ouest de Jérusalem qui abrite le cimetière national d'Israël. ©AFP - MENAHEM KAHANA
Discours de Benjamin Netanyahu devant le portrait de Golda Meir, hier au mont Herzl, la colline à l’ouest de Jérusalem qui abrite le cimetière national d'Israël. ©AFP - MENAHEM KAHANA
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« Irresponsable » de provoquer des élections anticipées, disait hier Benjamin Netanyahu. Le Premier ministre israélien est à une voix de perdre sa majorité à la Knesset après la démission du Ministre de la Défense Avigdor Lieberman. Avant un vote mercredi, les prochaines heures seront cruciales.

Avec
  • Alain Dieckhoff Sociologue, directeur de recherche CNRS et directeur du CERI de Sciences Po

Rien ne va plus au sein de la coalition du Premier ministre depuis la démission d’Avigdor Lieberman la semaine dernière. Avec la perte des députés de son parti Israël Beitenou, le Likoud et ses alliés n’occupent plus que 61 sièges sur les 120 de la Knesset. 

Même s’il s’y est refusé dans son intervention télévisée hier, Benjamin Netanyahu pourrait faire face à un vote de défiance et à des élections anticipées. 

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Deux autres partenaires importants menacent de quitter le gouvernement : dès la semaine dernière, le ministre de l’Education Naftali Bennet chef du Foyer Juif (8 députés) réclamait le poste de ministre de la Défense contre son maintien dans la coalition ; le dirigeant du parti Koulanou (10 députés) et Ministre des Finances Moshe Kahlon appelait à des élections « aussi vite que possible ». 

La rencontre d’hier entre Benjamin Netanyahu et Moshe Kahlon s’est terminée par un échec, Naftali Bennet doit faire une déclaration aujourd’hui. 

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Gaza en toile de fond

Cette situation intervient une semaine après un violent accrochage entre l’armée israélienne et le Hamas à Gaza dans la nuit du 10 au 11 novembre, et un cessez-le-feu deux jours plus tard, dénoncé comme une « capitulation » par Avigdor Lieberman. 

Incertaine dès 2015, la coalition autour du Likoud de Benjamin Netanyahu est fragilisée par la situation à Gaza. Sans solution politique négociée, l’enjeu sécuritaire pèse toujours lourdement sur la vie politique israélienne 

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Benjamin Netanyahu prisonnier de son « pari » sur le Hamas ?

La campagne du Hamas de la « Marche du Retour » qui a conduit depuis mai à la mort de dizaines de palestiniens abattus par Tsahal a terni l’image internationale d’Israël ; la politique de négociation directe du gouvernement israélien avec le Hamas (via l’Egypte et laissant au passage le Fatah sur la touche), est nécessaire pour faire baisser la pression sur Gaza (blocus partiel), mais elle n’empêche pas certains accrochages plus violents ; et apparemment pas le stockage et les tirs de roquettes. 

Peut-être un nouveau parti pourrait apparaître, mais la dizaine de sièges qu'il pourrait prendre selon les sondages viendraient du parti travailliste, ce qui aboutirait à un émiettement encore plus grand de ce qui pourrait rester du camp de la gauche et du centre-gauche... Et cela n'handicaperait en rien la droite, qui est solidement au pouvoir depuis une bonne quinzaine d'années...    Alain Dieckhoff, directeur du CERI-Sciences Po

Benjamin Netanyahu a déclaré hier « comprendre les inquiétudes » de la population ; mais des habitants des villes frontalières, Kerem Shalom, Sderot ou Ashkelon sous menace directe, ont manifesté la semaine dernière en réclamant plus de « sécurité ».

Face à cette situation, le Premier Ministre pourrait perdre son statut de bouclier anti-insurrection, et ses concurrents plus à droite tenter de s’en emparer. Parmi ses dernières cartes à jouer : le poste de Ministre de la Défense laissé vacant par Lieberman et qu'il vient de prendre. Il pourrait s'en servir comme "joker" à redistribuer à une allié fiable.

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