1er juin : séminaire du Grets (report de la séance du 23 mars)
Olivier Borraz, Une société saturée d'organisations
Évènement en Français
L'axe "Savoirs, sciences et expertise" du CSO a le plaisir de vous inviter à sa prochaine séance qui aura lieu le 1e juin de 10h à 12h en salle K 011.
Nous invitons Gregg Mitman, historien à l'université Wisconsin-
A cette occasion, il nous soumet à relecture un article intitulé "Caring for Chimps as Viral Kin" (résumé ci-dessous) et présentera son enquête en cours “Fragments of the forests” qu’il mène entre la Guinée et le Libéria, à l'intersection d'enjeux d'extractivisme, de biodiversité et de santé (https://gmitman.com/).
Samantha, an orphaned infant, arrived at a Liberian care facility in 1976, dropped off by a man from a nearby town. At her new home, Samantha met others her age and a petite woman from New Jersey who had moved to Liberia the year before to direct the center. The infant received expert medical care and regular, healthy meals. At the age of four and continuing for five years, Samantha underwent grueling medical procedures. Anaesthetized hundreds of times, her blood was sampled and her liver was biopsied to see if her body held a virus—hepatitis B. At puberty, she gave birth to her first of several children. Samantha, known among her acquaintances as a kind and gentle being, now lives in a Liberian retirement community. There, among companions she has known most of her life, Samantha is supported by a trust fund meant to ensure her care.
Samantha is a chimpanzee, one of more than 400 taken from the Guinean Forests of West Africa and brought to Vilab II, which would become one of the world’s largest experimental chimp colonies. Established by the New York Blood Center in 1974 and operated for thirty years, Vilab II existed in a transformational moment in the relations of care between humans and their primate kin, precipitated and propagated by emergent industrial ecologies of vaccine research and production. Care, anthropologist Maria Puig de Bella Casa writes, “is more than 2 an affective-ethical state: it involves material engagement in labours to sustain interdependent worlds, labours that are often associated with exploitation and domination.”1 The complex relations of care and associated labors performed at Vilab II mutually sustained interdependent worlds: big pharma, biomedicine, ethics, conservation, animal rights, politics, and civil war. But the interspecies relationships of care at play about Vilab II are not simple stories of happy entanglements.2 Vilab II was a complex global exchange economy of circulating blood, tissues, viruses, labor, and cash. Primate relations there gave rise to countervailing affects—joy and suffering, affection and disdain, benevolence and exploitation, compassion and violence. Innuendos and rumors swirled around blood, infection, and vaccine like dust devils sustained by surface frictions and heat. Lives and livelihoods, once unrelated, became intertwined, dependent upon one another for mutual survival.
It all began with a virus.
Évènement en Anglais
Pour la séance de l'axe savoirs, science et expertise, Judith Rainhorn, professeure à l'université Paris-1-Panthéon-Sorbonne fera une communication :
La fabrique de l’innocuité. Invisibiliser le toxique, de la céruse à la flèche de Notre Dame.
Résumé :
La gestion publique récente des suites de l’incendie de Notre-Dame (2019) gagne à être lue en longue durée, à la lumière de l’histoire du plomb comme toxique depuis le début de l’ère industrielle, lorsque l’on a commencé, tout en connaissant parfaitement sa toxicité pour la santé humaine, à fabriquer, commercialiser et utiliser le plomb dans de nombreux usages et en particulier dans la peinture en bâtiment.
À travers les archives des entreprises de blanc de plomb, des associations ouvrières, des hôpitaux et des pouvoirs publics, cette recherche souhaite éclairer la construction d’un argumentaire collectif pour et contre le poison au cours des XIXe et XXe siècles, qui voient l’élaboration d’un mode de régulation des toxiques reposant sur l’acceptation collective du risque au travail et dans l’espace public.
La séance du 2 juin se tient de 10h à 12h à la fois en présentiel à Sciences Po, sur le campus Saint-Thomas, salle K.011 et en distanciel sur zoom. Si vous souhaitez y assister, merci de contacter Samia Ben.
Évènement en Français
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Évènement en Anglais
Une enquête au long cours : les devenirs de sortant.e.s de STS dix ans après
Séminaire Enseignement Supérieur - Le mardi 13 juin de 12h30 à 14h - sur zoom
Sophie Orange, Maîtresse de conférences en Sociologie, Membre junior de l'Institut Universitaire de France, Université de Nantes .
Les étudiant·es passé·es par une STS, majoritairement issu·es des classes populaires,
premier·es de leur famille à accéder à l’enseignement supérieur, sont nombreux·ses à
penser l’allongement des scolarités sans forcément le connecter à un métier choisi.
D’abord parce que dans ces milieux, la croyance dans la capacité des diplômes à attester des compétences professionnelles est plus faible qu’ailleurs. D’autre part, parce qu’ils et elles ont pour certain·es été conduit·es à dissocier le parcours scolaire, parfois imposé, souvent suivi par continuité, et leurs propres aspirations professionnelles.
Le processus d’orientation puis les modalités d’insertion sur le marché du travail ont pu contribuer à fragiliser chez elles et eux le lien entre vocation professionnelle et études, apprenant progressivement à adhérer à l’espace des possibles lié à leur formation, sans pour autant pouvoir en tirer un sentiment (d’évidence et) de sécurité statutaire.
Inscription
Évènement en Français
Pour cette dernière séance de l'année du 16 juin, Noémie Morize, doctorante au CSO et à l'IRDES, fera une présentation dont le titre est :
Tous économistes ? La mise en pratique de modèles économiques dans des expérimentations en santé.
Résumé :
Depuis la fin du 20e siècle, les gouvernements occidentaux mobilisent de plus en plus des modes de raisonnements et d’instruments issus de la discipline économique. S’inscrivant dans cette réflexion, cette thèse documente le cas de deux expérimentations de financement des professionnels de soins primaires, particulièrement des médecins généralistes, qui mettent en pratique des raisonnements économiques.
Depuis 2018, ces expérimentations visent à améliorer la qualité des soins tout en améliorant l'allocation des ressources économiques, au travers de nouveaux modes de financement (à l’incitation, au forfait par patient). L’hypothèse faite par les pouvoirs publics est que les professionnels de santé vont adhérer à ces objectifs d’efficience prescrits par les modèles économiques, et se réorganiser afin d’optimiser leurs pratiques.
Cette thèse entend montrer comment ces raisonnements économiques vont être diffusés, appropriés, déformés, par les acteurs et actrices au sein des administrations nationales, par des professionnel·les de santé intermédiaires de l’action publique, puis par les acteurs et actrices exerçant au sein des organisations locales.
La séance se tient de 10h à 12h à la fois en présentiel à Sciences Po, sur le campus Saint-Thomas, salle K.011 et en distanciel sur zoom. Si vous souhaitez y assister, merci de contacter Samia Ben.
Évènement en Français