17/10/2018
17:00 19:00
Séminaire sur les politiques de la vulnérabilité épistémique à l’âge nucléaire de la Chaire d’excellence en études de sécurité, présentation du livre "La guerre civile en France, 1958-1962: Du coup d'État gaulliste à la fin de l'O.A.S." par Grey Anderson … Lire la suite

Dans le cadre du séminaire de Nuclear Knowledges - Chaire d’excellence en études de sécurité, présentation de l'ouvrage La guerre civile en France, 1958-1962: Du coup d'État gaulliste à la fin de l'O.A.S.

Avec:
Grey Anderson 

Discutants:
Nicolas Rousselier, Centre d'histoire de Sciences Po
Benoît Pelopidas, Sciences Po-CERI (Nuclear Knowledges)

 

La guerre civile en France, 1958-1962:
Du coup d'État gaulliste à la fin de l'O.A.S.

Grey Anderson, La fabrique édition (septembre 2018)

La guerre civile en France donne une nouvelle interprétation d’une crise au cœur du projet européen de l’après-guerre dans laquelle les soldats jouent en rôle de premier plan. À travers un récit du retour au pouvoir de Charles de Gaulle et la refondation de l’État qui en résulte, cette chronique dépasse les mythologies des « Trente glorieuses » pour mettre au jour une scène d’incertitude et de polarisation intense. La France de l’automobile et du réfrigérateur voyait des chars Sherman défiler devant l’Assemblée Nationale et des actes récurrents d’insubordination militaire. Pour la deuxième fois après la débâcle de 1940, en 1958 la toge cède au glaive. S’appuyant sur des nouvelles données archivistiques, le livre fournit une analyse exhaustive de cette conjoncture. Les chapitres successifs mesurent les secousses qui ont bouleversé la politique parlementaire, les forces armées, et le système de justice. La réimposition de l’ordre fut si efficace que les événements de 1958 sont presque entièrement occultés dans la littérature historique par ceux de 1968. Pourquoi commémore-t-on des grèves et des manifestations étudiantes qui ont résulté non dans la révolution mais dans un triomphe électorale pour la droite, tandis que l’on se souvient à peine du coup d’État qui a transformé la Constitution française, ouvrant la porte à l’indépendance de l’Algérie et déchaînant une concaténation de complots et activités terroristes, couronnée par les procès politiques du haut commandement de l’armée? La réponse, je suggère, se trouve dans une entreprise de neutralisation accomplie par le nouvel État gaulliste. Une fois revenu aux affaires, le Général et ses collaborateurs ont réussi à représenter l’insurrection prétorienne des dernières années de l’ancien régime comme une querelle entre anciens et modernes, en reléguant des profondes divergences politiques à l’oubliette de l’atavisme et la tradition irréfléchie.

 

Responsable scientifique: Benoit Pélopidas

Organisé par : CERI