De la spoliation à la restitution : la recherche et la mémoire des œuvres d’art
Évènement en présentiel
Salle G009 - 28 rue des Saints-Pères - Paris 7
L’exposé s’interrogera sur les leçons à tirer de la Commission spéciale mise en place en juillet 2020 par le Parlement fédéral pour « gérer » le passé colonial de la Belgique.
La réflexion est basée sur deux observations participantes. La première eut lieu d’août 2020 à novembre 2021 (panel de 10 experts chargés de rédiger le rapport initial, 689 p.), et la seconde débuta en février 2021 jusqu’à la fin du mandat de la Commission spéciale en décembre 2022 (panel de 3 experts chargés de suivre l’ensemble des auditions de la Commission et de rédiger le rapport final, 112 p.).
Cette expérience permet de croiser les données récoltées en Belgique, au Burundi, au Congo et au Rwanda. L’exposé montrera que l’initiative mise en place par le Parlement pour « favoriser la réconciliation » a, au contraire, renforcé la polarisation des positions initiales. Au-delà de ce constat, il identifiera les variables décisives qui menèrent à cet échec.
Intervenante: Valérie Rosoux, directrice de recherches FNRS (Fonds de la Recherche Scientifique) et professeure à l’UCLouvain.
Discutante : Sarah Gensburger, directrice de recherche CNRS, Centre de Sociologie des Organisations, Sciences Po, auteur de Qui pose les questions mémorielles ? (CNRS Editoins, 2023).
Moderateur: Alain Dieckhoff, Sciences Po-CERI / CNRS
Responsable scientifique: Alain Dieckhoff, Sciences Po-CERI / CNRS
Évènement en Français
Sarah Gensburger est directrice de recherche au CNRS au Centre de Sociologie des Organisations à Sciences Po. Sociologue et politiste, elle travaille sur les rapports entre état, mémoire et société. Elle a publié une quinzaine d'ouvrages qui portent sur des études de cas variées - de la mémoire de la Shoah à la mémorialisation des attentats de 2015 en passant par l'archivage de la pandémie de Covid 19. Les plus récents sont Qui pose les questions mémorielles ? (CNRS Editions, 2023) et, avec Jenny Wüstenberg (dir.), Dé-commémoration. Quand le monde déboulonne les statues et renomme les rues (Fayard, 2023, traduit de l'anglais). En 2021, elle a été élue présidente de la Memory Studies Association. En parallèle à ces travaux, et comme historienne, elle travaille sur l'histoire de la Shoah à Paris, en mobilisant des approches spatiales et visuelles. En 2015, elle a notamment publié Witnessing the Robbing of Jews. A photographic album (Paris, 1940-1944) (Indiana University Press).
Évènements à venir
« Comment commémorer en démocratie » ?
Avec Pascal ORY , Sarah GENSBURGER , Sébastien LEDOUX , Étienne AUGRIS
Avec Benoit FALAIZE , Charles ORLIANGES , Sarah GENSBURGER , Jean-Baptiste ROMAIN , Benjamin FOISSEY
La photographie entre vivants et morts. Regards croisés sur la Shoah et la guerre d'Algérie
Avec Sylvie THÉNAULT , Marie CHOMINOT , Sarah GENSBURGER , Tal BRUTTMANN , Sébastien LEDOUX
Dé-commémoration. Quand le monde déboulonne les statues et renomme les rues
Avec Sarah GENSBURGER , Malika RAHAL , Jocelyn MARTIN , Emmanuel FUREIX , Olivier PASCAL-MOUSSELLARD
Évènement en Français
Journée d'études Sciences Po/ANSES, L’agriculture arraisonnée. Discours rationalistes dans les espaces publics numériques.
Les plateformes de médias sociaux ont sensiblement modifié l'espace public et la façon dont les problèmes y sont débattus. L'équipe du projet "L’expertise sanitaire à l’épreuve de l’information numérique" a constaté un essor des discours “rationalistes” en ligne, portés par des acteurs qui imposent les normes de discussion de la méthode scientifique, notamment à la travers des critiques des mouvements écologistes.
L’ambition de cette après-midi d’étude est d’ouvrir un espace de réflexion afin de préciser les jeux d’acteurs et d’arguments qui composent ce “contre-mouvement social”, qui apparaît de façon singulière dans les controverses sanitaires et environnementales en ligne, mais qu’on retrouve dans bien d’autres espaces sociaux.
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6 octobre (Campus Saint-Thomas- salle K011)
Jean Baptiste Devaux, post-doctorant au CSO
Une banque publique de capital symbolique ? Le métier du financement de l'innovation chez BPI France
La présentation repose sur une enquête conduite au CSO durant un an et demi qui portait sur le financement de l'innovation au sein de la banque publique d'investissement (BPI France), devenu le principal opérateur de la politique de soutien à l'innovation en France. L'enquête se focalise notamment sur le travail des acteurs de "guichet" de la banque publique, c'est-à-dire les chargé.e.s d'affaires dont le travail consiste formellement à accorder - ou non - des crédits (subventions, prêts, garanties, etc.) aux entreprises au titre de la politique d'aide à l'innovation. En m'intéressant aux critères d'appréciation qui structurent le travail de ces intermédiaires de de l'action publique, je cherche à éclairer l'un des ressort de l'interventionnisme public en contexte de financiarisation de l'économie. Dans une perspective croisant sociologie des profession, des organisations et sociologie économique, j'éclaire les logiques de sélection, d'évaluation et les processus qui l'activité de ces agents. Je montre que compte tenu des incertitudes qui portent sur les projets innovants, les banquiers publics cherchent d'abord à évaluer un ensemble de "qualités" que détiendraient les porteurs de projet. Ces qualités renvoient au fait d'être plus ou moins dotés en ce que je propose d'appeler un capital entrepreneurial.
Le séminaire doctoral hebdomadaire a vocation à favoriser les échanges entre tous les chercheurs et les doctorants du laboratoire autour des différents axes de recherche du CSO. Un des objectifs de ce séminaire est la formation des jeunes doctorants dans les approches et méthodes de recherche en sciences sociales. Des chercheurs et doctorants extérieurs sont régulièrement invités pour présenter leurs travaux.
Ce séminaire a lieu le vendredi de 10h à 12h et se déroule à la fois en présentiel dans la limite des places disponibles dans la salle et en distanciel.
Anne-Laure Beaussier et Sylvain Brunier sont les coresponsables de ce séminaire.
Celui-ci est réservé en priorité aux membres du CSO et aux chercheurs associés. Si vous souhaitez y assister, merci de contacter Anne-Laure Beaussier ou Kevin Mellet
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18ème congrès du RIODD : changer ou s'effondrer ?
Le RIODD, au-delà de sa dimension Internationale, se caractérise par une dynamique de recherche Interdisciplinaire, Indépendante de toute pression ou lobby, et, ceci expliquant cela, l’association développe volontiers une analyse critique voire « Impertinente » dans le meilleur sens du terme. Pour ses 18 ans, le RIODD part d’un constat, celui de l’étonnante distance qui sépare les discours souvent positifs, rassurants, voire naïfs sur la responsabilité des organisations et la nécessaire « transition » écologique…et les multiples travaux en sciences de l’environnement, en particulier ceux des experts du GIEC concernant le réchauffement climatique, donnant un certain poids à la perspective effrayante, voire dramatique d’un effondrement du fonctionnement actuel de nos modes de production et de distribution (ainsi que de l’organisation sociale qui leur est associée). Ainsi, entre la thématique de la « transition verte », sorte de nouvelle ère de révolution industrielle portant des perspectives de profit et de croissance renouvelées, et celle de « l’effondrement » dans la lignée des études de collapsologie, la recherche dans le champ du « développement durable » est durement mise en tension. D’une certaine manière, nous voici revenu.es à l’alerte et au dilemme posé par le rapport Meadows (1972), après quelques décennies ambiguës, oscillant entre l’impression d’une mobilisation des acteur.trices des mondes politiques, économiques et citoyens, et la dégradation bien réelle de la biosphère. C’est autour de ces paradoxes et tensions que nous proposons de centrer ce congrès du RIODD 2023. Comment retisser un compromis social, une capacité à vivre ensemble, en prenant en compte lucidement la situation écologique ?
Sylvain Brunier et Samuel Pinaud :
Construire une enquête sur le verrouillage sociotechnique de l’agriculture française
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séminaire du département CHANGES, Université de Bordeaux.
Brunier/Kotras,"La contre-mobilisation agricole face à la critique environnementale dans l’espace public numérique"
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Quelles sciences terrestres ?
Dans son dernier discours à Sciences Po, Bruno Latour tentait d'imaginer le cursus de "la nouvelle université des sciences terrestres", et proposait que la recherche dite fondamentale ne se pense plus comme une avant-garde de la société, mais plutôt comme un "back-office", apportant à une recherche désormais éparpillée dans la société "les outils les plus avancés pour les aider à traverser la crise".
Sylvain Brunier, sociologue (auteur d'une enquête co-construite avec l'Atelier paysan), Samuel Pinaud (sociologue, IRISSO, Université Paris Dauphine) et Thomas Borrell (chargé de mission scientifique, Atelier Paysan) : Construire une enquête sur le verrouillage sociotechnique de l'agriculture française
Critique du suréquipement des fermes françaises et de ses effets délétères sur l'environnement comme sur les structures d'exploitation, la coopérative Atelier paysan a cherché à mobiliser la communauté académique pour produire des savoirs sur cette dimension peu étudiée du modèle productiviste. Cette communication reviendra sur le processus de construction de ce collectif de recherche singulier, et la manière dont cette sollicitation a fait évoluer les objets de recherche des chercheurs et chercheuses impliquées. Puis nous décrirons les enquêtes réalisées, menées conjointement entre chercheur·ses et paysan·nes. Quels sont les supports et les contraintes institutionnels d'une telle démarche ? Quelle est la qualité des savoirs produits dans un tel contexte et leur devenir académique et social est-il différent des savoirs académiques classiques ? Dans quelle mesure de tels processus peuvent-ils participer à détricoter l'écheveau sociotechnique dans lequel l'économie agricole est insérée et dessiner les conditions d'une bifurcation massive des systèmes productifs ?
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Journée d’étude du groupe Genre·S – 9e édition !
Lors de cette 9e journée d’étude du groupe Genre.S de l’UMONS, on abordera le thème « Genre.S et argent » et on traitera de trois axes sous forme de constats, d’identification des problèmes, d’analyse et de solutions : les couples, les entreprises et l’État.
Intervention de Emilie BILAND-CURINIER : Inégalités économiques et séparations conjugales : où en est-on en France et au Québec ?
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