Coraline Vitalis, escrimeuse, étudiante du certificat pour sportifs de haut niveau - Crédit : extrait vidéo Sciences Po 2022
Sciences Po lance en 2007 un programme pionnier pour accompagner les sportifs de haut niveau dans la construction de leur avenir professionnel, en parallèle de leur carrière sportive. Jean-Claude Legal, directeur du Certificat pour Sportifs de Haut Niveau (CSHN), nous présente ce programme qui fête donc cette année ses 15 ans d’existence.
Pour l’intégrer le sportif doit respecter deux conditions : être titulaire du baccalauréat ou d’un diplôme supérieur et être ou avoir été inscrit sur les listes ministérielles de sportifs de haut niveau. Il remplit alors un dossier de candidature et s’il est déclaré admissible, il est reçu pour un entretien d’admission. Il doit alors prouver sa motivation et sa détermination à préparer sa reconversion.
Le programme du CSHN a pour objectif d’acculturer les SHN (Sportifs de Haut Niveau) aux disciplines fondamentales enseignées au Collège universitaire. Ils renforcent donc aussi bien leurs connaissances en histoire, qu’en relations internationales, institutions politiques, économie et approfondissent leur culture générale comme leur méthodologie. L’idée c’est qu’ils puissent suivre avec succès le cursus du master dans lequel ils auront été admis à l’issue du certificat.
Je n’en ai pas connaissance, je sais simplement que le CSHN a été conçu en tenant compte de tous les obstacles que rencontrent habituellement les SHN inscrits dans des cursus « classiques », même quand ceux-ci prétendent être aménagés pour permettre le double projet, sportif et académique. La principale différence réside dans le fait que les étudiants ne sont pas dans les mêmes classes que les autres étudiants et donc ne sont pas soumis aux mêmes règles de présence, de dates fixes d’évaluations et de durée d’études notamment.
Les retours sont toujours extrêmement positifs, le CSHN apporte à ceux qui l’ont suivi une plus grande confiance quant à leur avenir post-carrière sportive. Difficile de choisir parmi tous ceux qui sont « passés » par le CSHN mais je pense au badiste William Goudallier, devenu commissaire de police ; à la joueuse de basket Clarisse Costaz, aujourd’hui chargée de mission au sein du comité d’organisation des JO 2024 ; à la boxeuse vice-championne olympique Sarah Ourahmoune, qui a créé son entreprise autour de son sport ; au rugbyman Pierre Rabadan, aujourd’hui adjoint à la Mairie de Paris en charge des JO 2024… et ce ne sont que quelques exemples parmi tant d’autres. Leurs employeurs mettent notamment en avant leur goût de l’effort. Leur capacité à affronter le stress et les échecs est aussi particulièrement appréciée.
Énormément de sports ont été représentés au CSHN. Sans doute les sports collectifs du fait des obligations d’entraînements en commun sont-ils plus difficiles à concilier avec le cursus.
Les athlètes en situation de handicap sont les bienvenus au CSHN et collectionnent sans doute le plus grand nombre de médailles aux JO en tennis, athlétisme, escrime, ski…
Grâce à nos partenaires, 1 élève sur 2 bénéficie d’une prise en charge complète de ses frais de scolarité ; les tarifs sont progressifs, ils dépendent de leurs revenus et sont plafonnés à 2500€ maximum.
Continuer à permettre à des CSHN d’envisager sereinement leur « vie d’après », sans trop augmenter les effectifs, au risque de nuire gravement au suivi individuel dont ils bénéficient au sein du CSHN.