Résumé de la thèse de Margot Delon - Thesis Proposal

Les incidences biographiques de la ségrégation. Trajectoires et mémoires des enfants des bidonvilles et cités de transit de l'après-guerre en France

Que sont devenus les enfants des bidonvilles et cités de transit de l’après-guerre en France ? Alliant entretiens, observations, archives et statistiques, la thèse reconstitue les expériences et les trajectoires d’individus d’origines algérienne, marocaine et portugaise ayant grandi dans les bidonvilles et cités de Nanterre et de Champigny-sur-Marne, en Île-de-France. Elle rend compte de leur vécu dans ces formes d’habitat précaires, ségrégées et stigmatisées qui ont duré de nombreuses années en insistant sur la diversité des expériences résidentielles et donc de leurs effets socialisateurs. De fait, les anciens enfants des bidonvilles et cités ont connu des trajectoires variées et n’interprètent pas cet épisode de la même façon. Quatre profils sont analysés : le reproduction des inégalités, les petites promotions locales, la reproduction de l’isolement et les ascensions sociales individuelles. La divergence de ces parcours tient à deux ensembles de facteurs. D’une part, ces familles ont été des cibles privilégiées des politiques nationales et municipales de l’habitat et de l’immigration. En catégorisant et en traitant différemment les bidonvilles et cités de transit selon l’origine de leurs habitants et leur localisation, ces politiques publiques ont eu des effets de court, moyen et long terme très importants. D’autre part, les trajectoires de ces descendants d’immigrés ont été forgées par les ressources et les dispositions antérieures à la migration de leurs parents ainsi que par les contextes relationnels dans lesquels ils ont évolué dans les bidonvilles et les cités de transit.

Article mis à jour le 06-01-2017
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