Les nouvelles migrations de travail intra-européennes

Les nouvelles migrations de travail intra-européennes

Jeunes Polonais et Roumains au Royaume-Uni et en Espagne
Soutenance de thèse - Aurore Flipo, 24 novembre 2014
  • Place de l'Europe, dans le village de Schengen, Luxembourg (Marcin Monko, CC) Place de l'Europe, dans le village de Schengen, Luxembourg (Marcin Monko, CC)

Aurore Flipo soutient sa thèse lundi 24 novembre 2014 à 9h dans la salle de réunion du 199 Boulevard Saint-Germain, 3e étage, Paris 7e.

Les nouvelles migrations de travail intra-européennes : jeunes Polonais et Roumains au Royaume-Uni et en Espagne

Membres du jury :

  • Claire Bidart, Directrice de recherche CNRS, LEST, Université Aix-Marseille,
  • Alain Chenu (directeur de thèse), Professeur des universités, Observatoire Sociologique du Changement, Sciences Po,
  • Serge Paugam, Directeur d'études à l'EHESS, Directeur de recherche au CNRS, équipe ÉRIS, Centre Maurice Halbwachs
  • Ettore Recchi, Professeur des universités, Observatoire Sociologique du Changement, Sciences Po,
  • Anna Triandafyllidou, professeure, Robert Schuman Centre for Advanced Studies, European University Institute, Florence, Italie.

Depuis l'élargissement de l'Union Européenne à dix nouveaux États membres Aurore Flipo (OSC)d'Europe Centrale et Orientale en 2004, les migrations intra-européennes ont suscité un regain d'intérêt dans le champ de la sociologie. Tout d’abord, le cadre institutionnel instauré par le droit de libre-circulation des travailleurs au sein de l’Union Européenne constitue une configuration inédite. Par ailleurs, l’intensité des mouvements de travailleurs au sein de l’espace européen, en particulier au cours des années 2000-2008 et de l’Est à l’Ouest de l’Europe a donné naissance à de nouveaux flux migratoires, aussi importants que rapides.

À partir de l'analyse comparée des pratiques migratoires de jeunes Polonais et Roumains au Royaume-Uni et en Espagne, cette thèse entend interroger l'existence et la définition de « nouvelles » migrations de  travail en Europe. Portant sur les jeunes de 18 à 30 ans, cette étude interroge les conséquences de la mobilité sur les trajectoires, aussi bien professionnelles que personnelles, et constitutives d’une instance de socialisation particulièrement marquante (l’entrée dans la vie adulte et, bien souvent, la primo-insertion au monde du travail). A cet effet, elle mobilise des techniques d’analyse quantitatives (analyse des flux migratoires et des Labour Force Surveys) et qualitatives, et au travers d’entretiens menés auprès des jeunes migrants. Par l’articulation entre données quantitatives et données qualitatives, l’étude entend mettre en avant la structuration temporelle des projets de mobilité, et l’imbrication entre projets individuels et structures d’opportunité dans l’espace européen.

In fine, l'étude démontre la nécessité de distinguer les pratiques de mobilité, qui se caractérisent par une forte diversité et des usages sociaux distincts, classés et classants, dans un champ de l'international transformé par la libre-circulation ; des structures du marché du travail dans lesquelles s’effectue la mobilité des travailleurs témoignant d’une forte continuité historique. L'analyse suggère que l'augmentation de la mobilité intra-européenne s'explique par des politiques sectorielles actives d'immigration de travail dans certains pays couplée à la précarisation des conditions de vie et en particulier des conditions d'entrée sur le marché du travail pour les jeunes dans d'autres pays. L'analyse des pratiques de mobilité, de son côté, met en évidence la sociogenèse des inégalités face à la possibilité de transformer la mobilité spatiale en ressource de mobilité sociale.

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