Les évolutions de l'homogamie

Les évolutions de l'homogamie

Milan Bouchet-Valat - RFS
  • Bicéphale. Photo Yannick Ott (CC-BY-NC-SA 2.0)Bicéphale. Photo Yannick Ott (CC-BY-NC-SA 2.0)

La Revue française de sociologie, publie dans son volume 55, numéro 3, daté de juillet / septembre 2014, en pages 459-505, l'article de Milan Bouchet-Valat :

Les évolutions de l'homogamie de diplôme, de classe et d'origine sociales en France (1969-2011) : ouverture d'ensemble, repli des élites

(...) L’homogamie constitue pourtant un point d’entrée privilégié pour les chercheurs intéressés par les questions de stratification, suivant une approche depuis longtemps reconnue dans la littérature internationale (Kalmijn, 1998 ; Blossfeld, 2009 ; Schwartz, 2013 pour des revues). En effet, elle est à la fois symptôme, cause et conséquence de l’existence d’une stratification sociale et de groupes sociaux dotés d’une cohérence, sous le double aspect de l’en-soi et du pour-soi : en-soi, puisque les conditions de vie objectives déterminent les probabilités de rencontre et de partage de goûts communs entre potentiels conjoints  pour-soi, puisque le statut social détermine la possibilité même de se mettre en couple, et que l’intensité des liens entre individus partageant une même condition objective peut être un facteur majeur de cristallisation d’une identité de groupe.

L’homogamie de diplôme, tout d’abord, a décliné de manière continue depuis 1969, avec une régularité remarquable. La baisse totale est de l’ordre de 40 % à 50 % de l’association sur l’échelle des odds ratios, même après avoir soustrait la rupture de série de 1975.
L’homogamie de classe sociale, de son côté, semble être restée relativement stable entre 1969 et le milieu des années 1980, date à laquelle elle a commencé à décroître à un rythme soutenu qui se maintient jusqu’aujourd’hui. Cette baisse semble légèrement plus rapide que celle de l’homogamie de diplôme, si bien que dans la période récente l’homogamie de classe sociale est légèrement plus faible que la première [...]

L’endogamie des diplômés des grandes écoles dépasse désormais celle du groupe des cadres et professions intellectuelles supérieures. En étudiant dans le détail les odds ratios du modèle à forme de régression (non repris ici), nous avons pu observer que les hommes comme les femmes diplômés des grandes écoles ont eu de plus en plus fortement tendance à choisir un conjoint dans leur propre groupe, mais aussi parmi les titulaires d’un diplôme professionnel du 1er cycle ou d’un diplôme universitaire des 2e et 3e cycles, et de moins en moins à choisir un conjoint dans la plupart des autres groupes [...]

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