La dynamique des classes moyennes à Taïwan

La dynamique des classes moyennes à Taïwan

Yi-Chun Chen
Soutenance de thèse, 5 décembre 2014
  • Photo niceones77 (Yih-Ting Lee), CC BY-NC-ND 2.0Photo niceones77 (Yih-Ting Lee), CC BY-NC-ND 2.0

Yi-Chun Chen soutient sa thèse de doctorat en sociologie vendredi 5 décembre 2014 à 10h30 en salle Georges Lavau, 98 rue de l'Université, Paris 7e.

La dynamique des classes moyennes à Taïwan

Membres du jury :

  • Catherine Bidou-Zachariasen, Directrice de recherche au CNRS, Université Paris Dauphine
  • Louis Chauvel (directeur de thèse), Professeur des Université, Université du Luxembourg
  • Julien Damon, Professeur associé à Sciences Po
  • Claude Dargent, Professeur des Universités, Université Paris 8
  • Michel Ching-Long-Lu, Représentant de Taïwan en France

Yi-Chun Chen (OSC)Dans l’histoire contemporaine de Taïwan, les classes moyennes n’ont pas toujours été une évidence, à la différence des classes dominantes et populaires. Leurs positions dans l’espace social se révélèrent fluides, voire vagues, dans la mesure où elles constituent essentiellement des classes flottantes. Pour cette raison, la recherche de dynamiques des classes moyennes à Taïwan nécessite de rendre compte de leur histoire, de leur constitution empirique, et de conditions extérieures : le climat politique, la structure économique, le changement et le mouvement sociaux, etc.

Quelques éléments de conclusion :

Bien que le coefficient de Gini demeure relativement faible au niveau mondial, l’inégalité sociale à Taïwan ne semble pas si marquée par rapport à d’autres pays développés ou émergents, mais la classe moyenne taïwanaise s’inscrit tout de même dans une phase déclinante et apparait aujourd'hui dépourvue de projets. Certaines questions en particulier demeurent toujours problématiques. La première recouvre le rôle joué par la classe moyenne dans la société insulaire. Il s’agit de « la classe qui a créé le miracle économique de Taïwan », de « la force de stabilité de la société », jouant « le rôle le plus important pour la démocratisation politique de Taïwan » des années 1970 aux années 1990. Mais, de fait aujourd’hui, qu’en reste-t-il ? La classe moyenne n’occupe-t-elle plus une place dominante au sein de la société de Taïwan ? La réalité se révèle bien cruelle. Elle n’est aujourd’hui plus autant nombreuse qu’elle ne l’a été auparavant, tant objectivement, que subjectivement, l’effectif des Taïwanais s’estimant « moyens » ne cessant de s’éroder. Dans les années 1990, plus de 50% de la population insulaire estimait appartenir à la classe moyenne, alors que dans les années 2000, le pourcentage tombe à moins de 40%, voire 34% en 2012… En revanche, le nombre de Taïwanais se rangeant dans la catégorie « moyenne inférieure » tend à monter de façon inquiétante. Dans une certaine mesure, cette crise de la subjectivité de la classe moyenne pourrait être considérée comme une perte de conscience collective de cette couche sociale.

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