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Par Laurent Bonnefoy

A la fin du mois d’août 2017 s’achèvera le programme WAFAW (When Authoritarianism Fails in the Arab World) après quatre années d’intense activité. Ce projet, soutenu par l’agence de financement européenne ERC (European Research Council), porté par François Burgat à l’IREMAM d’Aix-en-Provence était aussi géré depuis l’IFPO à Beyrouth et depuis le CERI à Sciences Po. Porteur-adjoint du projet, j’ai mené au CERI une part significative de l’animation scientifique et notre laboratoire a pu héberger successivement deux chercheures post-doctorantes, Marie Vannetzel et Loulouwa Al-Rachid, ainsi qu’un nombre important d’événements.

WAFAW s’était fixé pour ambition initiale d’analyser les recompositions politiques et sociales nées des "printemps" dans les sociétés arabes et dans leurs relations internationales. Cette vaste focale a permis de s’intéresser tout particulièrement aux dynamiques propres aux acteurs islamistes et de constater à la fois la centralité de ces mouvements mais aussi l’immense diversité de leurs positionnements et trajectoires, largement dépendants de variables contextuelles. Parmi ces dernières, les questions politiques et institutionnelles – c'est-à-dire la capacité des espaces politiques de laisser s’exprimer les acteurs islamistes – apparaissaient primordiales aux côtés de variables économiques et sociales.

A l’issue des quatre années du programme, les motifs de satisfaction en termes de publications sont nombreux : monographies individuelles, ouvrages collectifs, dossiers de revues à comité de lecture ou encore, collaborations avec le site Orient XXI. Il en va de même pour les rencontres scientifiques, organisées notamment à Tunis, Rome, Beyrouth, Oslo, Amman, Marseille et à Paris. Le colloque d’octobre 2015 au CERI sur les islamismes sunnites depuis la chute des Frères musulmans égyptiens en 2013 restera sans doute l’un des faits marquants de WAFAW, donnant lieu à des publications en français, anglais et arabe.

La capacité du projet à soutenir les jeunes chercheurs dans leur accès au terrain et à faire naitre des collaborations avec des collègues et institutions du monde arabe constitue une valeur ajoutée importante du projet et a été un axe fort de ses activités. Une trentaine de chercheurs, hors de l’équipe initialement constituée, a ainsi ponctuellement reçu un financement. Par ailleurs, les trois thèses financées sont en cours de finalisation et parmi les six post-doctorants recrutés, deux ont obtenu un poste permanent au CNRS, l’une attend de voir confirmée son admission à l’IRD, quand un autre des membres de notre équipe a été lui aussi recruté comme chargé de recherche. C’est là sans doute la principale marque du succès du projet WAFAW depuis son lancement.

Cette belle expérience scientifique a parallèlement eu un coût administratif réel. Celles et ceux qui souhaitent se lancer dans un projet ERC doivent en avoir conscience. Force est de reconnaitre que des délais de paiement aux rapports financiers, la gestion est lourde et apparaît encore peu adaptée, notamment lorsque trois grands laboratoires sont concernés. C’est toutefois du côté des enjeux "éthiques" que les contraintes portées par l’ERC ont été les plus complexes à gérer, imposant aux sociologues du politique et sur des terrains particuliers, des pratiques et modes de gestion pensés par et pour les sciences dites dures. Cette "bureaucratisation" des sciences sociales – déjà bien avancée chez nos partenaires outre-Manche et outre-Atlantique – est sans doute l’un des défis que les chercheurs en sciences sociales auront collectivement à relever dans les années à venir. Gageons que le CERI saura être à la pointe d’une réflexion qui est fondamentale pour l’avenir de nos métiers et pour la mise en œuvre de nos enquêtes de terrain.

Beyrouth, Arab Scientific Publishers Inc., 2017 (traduction en arabe de Jeunesses arabes. Du Maroc au Yémen : loisirs, cultures et politiques, La Découverte, 2013)

Editions Le Cavalier Bleu, 2017 (2e édition), 136 p.

Dossier de la revue Mouvements, 2017/2 (90)

Le 5 mai dernier, la chaire d'ecellence junior sur les études de sécurité, dont Benoit Pelopidas est le titulaire, a organisé son premier colloque scientifique intitulé "L'histoire nucléaire de la France. Bilan et perspectives". Cet événement prenait comme point de départ le 20e anniversaire de la parution de trois ouvrages cruciaux qui ont marqué les recherches sur le sujet : La bombe atomique francaise, de Dominique Mongin (Bruxelles, Bruylant, 1997), The Radiance of France, de Gabrielle Hecht (Boston, MIT Press, 1998) et Nuclear Mentalities, de Beatrice Heuser (London, Saint Martin’s Press, 1998), pour "révisiter" le thème à la lumière des travaux plus récents, de l'évolution de la politique nucléaire de la France, et de l'agenda de recherche de la chaire elle-même.

Une vidéo reprendant les points forts du colloque est désormais disponible sur https://vimeo.com/216184767. Vous pouvez également écouter le podcast audio de la journée et suivre les activités de la chaire sur son site dédié et son compte Twitter @Nknowledges.

Denis Lacorne, directeur de recherche émérite au CERI, vient de se voir décerner le prix Montyon de l'Académie Française pour son ouvrage "Les frontières de la tolérance" (Gallimard, 2016)

Benjamin Bruce, jeune docteur du CERI, a reçu le prix de thèse Rémy Leveau sur l’islam en France et en Europe soutenu par le Bureau central des cultes (BCC) du ministère de l’Intérieur pour son travail Governing Islam Abroad: The Turkish and Moroccan Muslim Fields in France and Germany mené sous la direction de Catherine Wihtol de Wenden et soutenu en 2015.

- Antoine Maire, La Mongolie, entre dépendance et politiques développementalistes, 1990-2016, sous la direction de François Bafoil (30 juin 2017)

- Marie Saiget, Programmes internationaux et politisation de l'action collective des femmes dans l'entre-guerres : une sociologie des interventions sur le genre et les femmes au Burundi (1993-2015), sous la direction de Guillaume Devin (23 juin 2017)

Débat.
11 septembre 2017, 15h-19h

Débat.
12 septembre 2017, 17h30-19h30

Lancement d'ouvrage.
14 septembre 2017, 17h-19h

Journée d'études.
19 septembre 2017, 14h30-18h30

Séminaire de recherche.
26 septembre 2017, 14h30-16h30

Séminaire de recherche.
25 septembre 2017, 14h30-16h30

Séminaire de recherche.
2 octobre 2017, 17h-19h

Colloque.
4-6 octobre 2017

Colloque.
11-12 octobre 2017