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Par Karoline Postel-Vinay

Comment parler d’un Congrès qui s’intéressera à un immense espace géographique – de la rive asiatique du Bosphore à la baie de Tokyo, d’Astana à Colombo –, qui comprendra plus de 150 panels portant sur autant de sujets relevant de l’ensemble des sciences humaines et sociales, partagés et discutés par plusieurs centaines de participants pendant trois jours ? En outre, un programme complémentaire, intitulé "Journées Asie 2017", où se croiseront photographie, géopolitique, musique et histoire de la santé, sera proposé à un public plus large.

Sciences Po accueillera en effet, du 26 au 28 juin 2017, le 6ème Congrès du Gis Asie* (6th French Network For Asian Studies International Conference). C’est probablement la première fois dans l’histoire de notre institution que l’Asie aura une telle visibilité dans nos murs, au sens le plus tangible du terme, une bonne partie de notre campus parisien étant requise pour accueillir les congressistes.

"Visibilité" : voilà un terme qui permet de s’intéresser plus particulièrement à certains moments de ce grand festival asiatique, à défaut de le décrire en détail. A une époque où la communication visuelle est devenue quasiment un pléonasme, tant le langage visuel dans son infinie diversité devient langage tout court, le monde de la recherche en sciences humaines et sociales est lui aussi touché par le grand déferlement des images. Cette surexposition au visuel a été constatée, débattue, mais reste souvent implicite, d’autant que la transmission des résultats de la recherche reste fortement tributaire du texte, quand elle n’est pas réduite aux chiffres (compter le nombre de publications, évaluer leur "facteur d’impact"…).

La question de l’impensé de l’usage de la photographie dans la recherche en sciences sociales, et en l’occurrence dans l’exercice de l’enquête de terrain en Asie, sera au cœur de l’exposition conçue par Laurent Gayer, intitulée "Images à l’appui. Carnets de terrain photographiques". Une exposition qui présentera les œuvres de plusieurs chercheurs – dont Laurent Gayer, Estelle Miramond, Fariba Adelkhah - durant les trois jours du Congrès et donnera lieu à une table-ronde autour notamment du photographe Yves Gellie et du critique Charles Hagen. La possibilité inédite de "filmer" l’événement et de le diffuser sur la scène télévisuelle mondiale aura profondément transformé le mouvement d’occupation de la Place Tiananmen au printemps 1989, et plus généralement les actions similaires d’occupation de l’espace public qui lui ont succédé. En compagnie de Wang Dan, leader du mouvement pro-démocratique chinois, témoin historique du printemps de Tiananmen, Jean-Philippe Béja reviendra sur ce moment où le monde a soudainement visualisé la politique en Chine. La conférence aura lieu le 28 juin au CERI ; une rencontre sur la démocratie en Asie aura lieu la veille avec Wang Dan, Susan Shirk, Pratap Bhanu Mehta et François Bougon, au 27 rue St Guillaume. Enfin, autour du cinéaste sud-coréen Yoonyoung Choi et du cinéaste français Stéphane Demoustier, les trajectoires multiples de l’économie du film seront présentées par Jimmyn Parc le 26 juin au 27 rue St Guillaume.

Retrouvez l’ensemble du programme en ligne.


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* Le "Gis Asie" ou Groupement d'intérêt scientifique Études asiatiques, a été créé en 2013 dans le cadre de la politique de soutien du CNRS à la recherche par aires cultuelles. Il existe également un GIS "Amériques", devenu Institut des Amériques, un Gis Afrique et un Gis Moyen-Orient et Mondes Musulmans. Le Gis Asie regroupe 21 établissements universitaires.

International Negociation, issue 2, volume 22 (2017).

Les Etudes du CERI, n° 231 (juin 2017).

Hurst, coll. "Comparative Politics and International Studies, 2017, 352 p.

Eberhard Kienle, directeur de recherche au CNRS, ancien directeur de l’Institut français du Proche-Orient (Ifpo) à Beyrouth, travaille sur la sociologie et l’économie politiques du Moyen-Orient et les relations internationales de cette zone géographique qu’il ne considère pas comme une "aire culturelle". Il s’intéresse surtout aux politiques économiques et sociales, la transformation des régimes politiques et la désintégration des Etats en Egypte, Tunisie et dans le Croissant fertile. Il a publié de nombreuses ouvrages et contributions scientifiques, dont Ba’th versus Ba’th: The conflict between Syria and Iraq, 1968-1989 (London, I.B. Tauris, 1990) et A Grand Delusion: Democracy and Economic Reform in Egypt (London, I.B. Tauris, 2001). Avec Nadine Sika, il a récemment publié l’ouvrage collectif The Arab Uprisings: Transforming and Challenging State Power (London, I.B.Tauris, 2015). Il a notamment collaboré, au CERI, avec Laurence Louër et Alain Dieckhoff. Il rejoindra le laboratoire au 1er septembre 2017.

L’édition 2017 de cette école d’été, qui aura lieu du 19 juin au 1 juillet, porte sur le thème A world in turmoil: territory, sharing authority and conflicts. Le CERI en est partenaire et sera représenté par Alain Dieckhoff et Christophe Jaffrelot, qui interviendront l’un, sur la difficulté de tracer les frontières, l’autre, sur le cas des Musulmans en Inde, défi aux théories du nationalisme.

Benoit Pelopidas sera l’invité du prestigieux cycle de Chapman Lectures à l’Université d’Auckland (Nouvelle-Zélande). Cette distinction est accordée aux universitaires dont la qualité des travaux a été reconnue dans les milieux internationaux de leur discipline. Benoit Pelopidas est déjà lauréat du British Academy Rising Star Award qu’il avait obtenu en 2016.

Le prix de thèse Riodd-Vigeo-Eiris 2017 (Réseau international de recherche sur les organisations et le développement durable) a été accordé à Swann Bommier, pour son travail "A flawed development - land dispossession, transnational social movements and extraterritorial corporate regulation: Michelin in Tamil Nadu, India", soutenu en 2016 au CERI en 2016 sous la direction de Christophe Jaffrelot et Cécile Renouard.

- Doris Buu Sao, "Asseoir l'Etat" : contester et instituer l'ordre extractif en Amazonie péruvienne, sous la direction de Lilian Mathieu (19 juin 2017).

Séminaire de recherche.
16 juin 2017, 10h30-12h30

Séminaire de recherche.
16 juin 2017, 16h30-18h30

Séminaire de recherche.
16 juin 2017, 14h30-16h30

Séminaire de recherche.
20 juin 2017, 17h-19h

Débat.
26 juin 2017, 9h30-11h

Débat.
26 juin 2017, 12h30-14h30

Débat.
27 juin 2017, 8h30-10h30

Séminaire de recherche.
27 juin 2017, 9h-11h

Débat.
27 juin 2017, 18h-19h30

Débat.
28 juin 2017, 17h-19h

Séminaire de recherche.
28 juin 2017, 17h-18h