Axe «discriminations et politiques catégorielles» du LIEPP

La recherche sur les discriminations a connu un essor particulier en France depuis le début des années 2000. Les travaux empiriques attestent l’ampleur et les mécanismes de production d’inégalités liées au sexe, à l'origine, à la religion, à la couleur de peau, à l'orientation sexuelle, au handicap, etc., dans différents contextes d'interaction sociale : marché du travail, marché du logement, famille, école, administration, police, justice… 

Les politiques publiques ne sont pas neutres face à ce phénomène. Outre les effets induits par l’action publique dans les domaines précédemment listés, des politiques catégorielles, visant explicitement certaines populations (femmes, minorités ethnoraciales, personnes migrantes, personnes handicapées…), contribuent à alléger ou au contraire à accentuer les discriminations dont ces populations sont victimes.

Consacré à ces questions, l'axe « Discriminations et politiques catégorielles » du LIEPP contribue au débat public à partir d’une démarche de recherche interdisciplinaire, en évaluant l'ampleur et l'évolution des discriminations en France et en analysant les défis qu'elles posent à l'action publique de lutte contre les inégalités. Il combine des travaux portant sur la mesure des discriminations, sur l’expérience des discriminations, et sur les politiques (anti-)discriminatoires. Cet axe met en dialogue les travaux menés sur des types d’inégalités et des politiques catégorielles habituellement étudiées de façon séparée :

  • Genre 
  • Migrations et politiques en direction des personnes migrantes
  • Handicap et inégalités de santé 
  • Inégalités ethnoraciales.

Les politiques analysées dans le cadre de l’axe ont pour spécificité d’être explicitement construites autour du ciblage de certaines populations – femmes, minorités ethnoraciales, personnes migrantes, personnes handicapées – qu’elles cherchent ou non à réduire les inégalités ou discriminations dont ces populations sont victimes. Les travaux menés au sein de l’axe contribuent à documenter dans quelle mesure ces politiques ont (ou sont susceptibles d’avoir) des effets égalitaires ou inégalitaires. 

Ces politiques sont mises en œuvre par une diversité d’acteurs au-delà des seules politiques étatiques, et sont étudiées comme telles dans différents projets en cours de l’axe : par exemple, politiques d’entreprises, d’établissements, interventions associatives. L’axe inscrit donc la démarche d’évaluation dans une conception large de l’action publique, impliquant une diversité d’acteurs publics et privés. 

Les travaux menés dans le cadre de l’axe combinent trois démarches d’évaluation, intégrant chacune une pluralité de méthodes. i) L’évaluation ex-post de politiques existantes, combinant des méthodes quantitatives et qualitatives ; ii) La comparaison, notamment à partir de dispositifs quasi-expérimentaux, de différentes modalités de mise en œuvre d’une même politique ; iii) La prospective sur l’action publique à partir de l’analyse des mécanismes de production des inégalités – il s’agit alors de faire le lien entre des travaux documentant les mécanismes de production des inégalités, et des pistes d’intervention pour les pouvoirs publics. 

Cet axe soutient le Groupe International d’Experts sur les Migrations (GIEM) initié par Virginie Guiraudon, Hélène Thiollet et Camille Schmoll, qui rassemble des scientifiques internationaux du domaine à partir de la mise en réseau d’institutions de recherche existantes dans différents pays. 

Enfin, l’axe héberge le volet recherche de la Chaire pour l’entrepreneuriat des femmes, qui a pour objectif de créer et d’évaluer scientifiquement des interventions visant à réduire les barrières auxquelles les femmes se trouvent confrontées dans leurs carrières.

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