The Professional Value of the Identity. Race, gender and diversity management in Paris and New York
The Professional Value of the Identity. Race, gender and diversity management in Paris and New York
- Actualité Sciences Po
LIEPP's Discriminations and Social Inequalities is glad to invite you to attend the seminar:
La valeur professionnelle de l'identité
Race, genre et management de la diversité à Paris et à New York
with Laure Bereni
Thrusday April 18, 17h00 - 19h00
LIEPP
254, Boulevard Saint Germain 75007 Paris
[Language: French]
Présentation:
Chargée de recherche CNRS (HDR)
Co-responsable de l’axe "Imbrication des rapports sociaux : genre, classe, race" du CMH
Dans les sociétés libérales, où le principe de non-discrimination s’est imposé comme un référent consensuel, il est le plus souvent illégitime et illégal de considérer l’identité sexuée et racialisée comme une caractéristique productive dans le monde du travail. La prise en compte de ces qualités incorporées – que l’on peut qualifier de réalisme identitaire, en s’inspirant d’un concept forgé par J. Skrentny (2013) – a souvent été mise au jour en bas de l’échelle des emplois.
Cet article explore les logiques de réalisme identitaire au sein d’emplois qualifiés, à partir d’une enquête comparative auprès de « managers de la diversité » travaillant au siège de grandes entreprises dans les régions de New York et de Paris. L’enquête montre que, dans les deux pays, l’identité de sexe et racialisée des responsables diversité opère comme un attribut qualifiant ou déqualifiant : aux États-Unis comme en France, le corps de ces professionnels signifie l’arrangement légitime entre race, genre et diversité, au-delà d’une rhétorique commune célébrant une infinité de « différences » individuelles, et au-delà du discours méritocratique qui disqualifie la prise en compte des identités de groupe dans la définition de la compétence.
Mais cet attribut joue de manière inverse dans les deux pays : alors qu’aux États-Unis l’identité minoritaire (de race, mais aussi de sexe) apparaît comme un attribut central du bon diversity officer, en France au contraire c’est l’identité majoritaire (là encore de race et de sexe) qui constitue une ressource dans l’exercice de la fonction de responsable diversité. Le contraste mis au jour par cette analyse comparative confirme l’importance de placer les corps des travailleurs et travailleuses au cœur de l’analyse des dispositifs gestionnaires, au-delà de l’analyse des discours qui les légitiment et de leurs usages pratiques.
Discussion:
Professeure associée à Sciences Po
Directrice de l'OSC