Le sceptre sous la croix
Alain Dieckhoff, directeur de recherche au CNRS & directeur du CERI
Philippe Portier, directeur d’études à l’EPHE & directeur du GSRL
Chères Lectrices, chers Lecteurs,
Ce premier bulletin de l’année ne saurait s’ouvrir sans les traditionnels vœux de début d’année. Nous vous souhaitons donc à toutes et à tous une très belle année 2018 !
Dans la foulée du bulletin n° 12 consacré au Caucase du Nord, ce 14e bulletin vous invite désormais à la découverte du paysage religieux de la Géorgie et de l’Azerbaïdjan, deux Etats situés dans le Caucase du Sud.
Pour commencer, Silvia Serrano analyse le rôle crucial que joue l’orthodoxie dans l’élaboration du discours patriotique, voire nationaliste, géorgien au sein duquel le registre anti-occidental fait florès. En contrepoint, l’encadré de David Abdoulazé consacré à l’islam géorgien éclaire les réalités de la présence musulmane dans cette République. Puis, Kathy Rousselet nous emmène dans la périphérie septentrionale de la Géorgie, en Abkhazie. Dans cette République autonome reconnue comme telle par Tbilissi, l’Eglise orthodoxe se déchire, sur fond de conflit séparatiste, et d’influence politique discrète, mais bien réelle, de Moscou via le patriarcat russe.Enfin, Bayram Balci nous fait découvrir la réalité multiconfessionnelle de l’Azerbaïdjan. Une fois n’est pas coutume, ce n’est pas une religion qui est ici instrumentalisée, mais la laïcité qui se fait arme politique et diplomatique dans les mains de Bakou.
L’Eclairage(S) du mois nous permet de nous enfoncer un peu plus loin vers l’Orient, au Kirghizstan. Catherine Poujol décrypte l’arrivée récente au pouvoir du nouveau Président, Sooronbaj Jeenbekov, et le rôle qu’il souhaite conférer à son pays dans la « gestion » de l’islam à l’échelle internationale.
Enfin, notre Ressource(S) analyse les enjeux de « l’olivier de Noël » mis en place à Bethléem, à l’occasion des fêtes de la Nativité, par la Holy Land Christian Ecumenical Foundation, une ONG chrétienne palestinienne. L’ensemble de ces contributions nous montre, une fois encore, l’importance du facteur religieux dans le champ politique en soulignant les jeux de pouvoir à l’œuvre dans l’utilisation stratégique, voire l’instrumentalisation, des clergés.
Nous vous souhaitons une très bonne lecture !
