Critique internationale - Sommaire

Editorial
5-6

 

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Contre-jour
Le réformisme radical de Lula
8-17

 

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Contre-jour
Armes de destruction massive : à quoi sert le renseignement
Thérèse Delpech
18-27

 

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Contre-jour
Quelle Constitution pour l’Europe ?
28-36

 

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Contre-jour
L’évolution de la lutte antiblanchiment depuis le 11 septembre 2001
37-46

 

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Le cours de la recherche
La Chine par elle-même 2. Le mysticisme de la nature dans le cinéma chinois après la Révolution culturelle
Woei Lien Chong
48-58

 

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Le cours de la recherche
Lectures - De la politique étrangère comme catégorie d’analyse des relations internationales
Franck Petiteville
59-63

Christopher Hill, The Changing Politics of Foreign Policy, Basingstoke, Palgrave/MacMillan, 2003, 376 pages.

Le cours de la recherche
Lectures - Notes
Denis-Constant Martin, Patrick Michel, Hamit Bozarslan
64-66

Poitevin (Guy), The Voice and Will, Subaltern Agency : Forms and Motives, New Delhi, Manohar / Centre de sciences humaines, 2002, 393 pages.

Petito (Fabio), Hatzopoulos (Pavlos) (eds.), Religion in International Relations – The Return from Exile, New York, Palgrave Macmillan, 2003, 286 pages.

Balci (Bayram), Missionnaires de l’Islam en Asie centrale. Les écoles turques de Fethullah Gülen, Paris, IFEA-Maisonneuve & Larose, 2003, 301 pages

D’ailleurs
Le statut des « Asiatiques » aux États-Unis
69-92

Les « Asiatiques » ont longtemps été traités par la loi et par la société en étrangers absolus, dangereux ou du moins indésirables. La jurisprudence, notamment de la Cour suprême, confirme le caractère systématique de cet ostracisme. Leur immigration a été pendant de longues périodes découragée ou interdite. La modification de la législation sur l’immigration et de la jurisprudence sur les minorités, à partir des années soixante, a constitué un tournant essentiel. Depuis quelques décennies, les « Asiatiques » sont au contraire souvent présentés comme la « minorité modèle », celle qui travaille dur et qui réussit : ainsi opposée, plus ou moins explicitement, aux Noirs, supposés dépourvus de cette éthique. Cette réussite sociale (qu’il convient d’ailleurs de nuancer) est alors censée prouver que la discrimination a cessé de jouer un rôle significatif dans la prospérité des différents groupes raciaux, et que seules les valeurs culturelles sont déterminantes : conclusion suspecte.

D’ailleurs
Anatomie politique d’une controverse. La démocratie sud-africaine à l’épreuve du sida
Didier Fassin
93-112

On a eu tendance en Europe à simplifier à outrance la controverse qui agite l’Afrique du Sud au sujet du sida, en n’y voyant que l’irresponsabilité d’un Président professant des thèses médicales fantaisistes et peut-être criminelles, en face duquel le bon sens et la société civile se mobilisent à bon droit. L’analyse de ce débat exige en fait, d’une part de s’interroger sur les réalités socio-politiques qui sous-tendent les différentes positions, d’autre part de remonter plus haut dans le temps à la recherche d’origines plus anciennes de la tension présente (en somme, ne pas oublier l’apartheid !) ; il est alors possible de replacer dans un contexte éclairant l’« absurdité » des hypothèses avancées et des positions prises par une partie du personnel politique. La société sud-africaine est certainement menacée par l’épidémie, elle n’est pas menacée par la polémique à laquelle celle-ci donne lieu : la démocratie en sort aujourd’hui renforcée.

Variations
Variations - Violences islamistes
sous la responsabilité de Luis Martinez
114-116

 

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Variations
L’impossible stratégie palestinienne du martyre. Victimisation et attentat suicide
Lætitia Bucaille
117-134

L’attentat suicide, apparu en 1994 à l’initiative du Hamas en vue de faire obstacle aux accords d’Oslo, a pris une grande ampleur avec la deuxième Intifada. Même des éléments du Fath sont désormais convertis à cette méthode. Les kamikazes souhaitent par leur « martyre » convaincre le monde du caractère de victime de la société palestinienne, mettre en lumière l’inégalité extrême des forces en présence, qui justifierait le recours à une tactique aussi extrême, proclamer la différence de courage entre les deux peuples (les Israéliens ont peur de perdre des hommes, les Palestiniens sont indifférents à la mort), et tout simplement de « faire quelque chose » dans une situation où tout projet personnel (pas seulement politique) est devenu presque impossible. Au surplus, le cloisonnement extrême imposé à la société palestinienne par les mesures de sécurité israéliennes favorise la multiplication de petits groupes pratiquement autonomes, ce qui rend presque impossible toute trêve durable négociée par les états-majors.

Variations
Les kamikazes du Cachemire, « martyrs » d’une cause perdue
Amélie Blom
135-149

Depuis 1993 se développe autour de la « question du Cachemire » un phénomène d’attentats suicides fondé sur le recrutement de jeunes « martyrs », au Cachemire même et au Pakistan, par une dizaine de groupes armés « jihadistes » (il n’existe pas ici d’attentats suicides d’initiative individuelle, contrairement au cas palestinien). Toutefois, la logique de la « candidature au martyre » est différente selon le lieu du recrutement : au Cachemire, l’échec patent de la lutte nationaliste explique que les jeunes kamikazes soient animés par des mobiles exclusivement personnels (ils ont un proche à venger, ou simplement le sentiment que les groupes islamistes sont les seuls à s’intéresser encore à eux) ; au Pakistan, c’est l’échec du projet islamo-nationaliste prétorien qui suscite chez des jeunes l’aspiration ludique ou « mortifère » à l’aventure de l’infiltration en territoire cachemiri, qui sera couronnée par une mort glorieuse.

Variations
Tchétchénie : le jihad reterritorialisé
Pénélope Larzillière
151-164

De la première guerre russo-tchétchène (1994-1996) à la reprise du conflit, depuis 1999, le répertoire d'actions utilisé par les Tchétchènes a évolué. Les attaques suicides, fortement marquées par la référence au « martyre » musulman, se sont multipliées. Pour autant, cette évolution n’implique pas nécessairement une récupération par des mouvements jihadistes internationaux. D’une part, les luttes anticoloniales, dès le XIXe siècle, associaient islam et anticolonialisme ; d’autre part, la référence constante au jihadisme international qui fait de la Tchétchénie un haut lieu de l’oppression des musulmans par les infidèles ne fait sens que dans le cadre du projet de libération nationale de la Tchétchénie. La notion de jihad ne revêt de réelle signification pour les combattants tchétchènes qu'à travers son incarnation dans la lutte pour l’indépendance.

Variations
Le cheminement singulier de la violence islamiste en Algérie
165-177

La violence islamiste en Algérie a ignoré jusqu’ici l’attentat suicide. En effet, le candidat au « martyre » se caractérise par la conviction d’être un « pur » dans un monde souillé ; or les combattants islamistes algériens se sont toujours définis non comme des « purs » mais comme des « justes », luttant pour le changement ici-bas : l’État, assimilé au Diable, sera vaincu par une guérilla jouissant du soutien du « peuple », et remplacé par un État islamique. Le « peuple » n’ayant pas été à la hauteur des attentes, certains groupes ont réagi par les massacres de civils, justifiés par une représentation de leur pays non plus comme une terre d’islam mais comme une terre de jihad peuplée de renégats. Cette politique a été contre-productive : répression, armement des villageois, désaveu de la part d’autres formations islamistes... Certains combattants islamistes ont donc choisi de se rapprocher de réseaux terroristes internationaux, pour redorer leur blason et sortir de l’impasse

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